les écuries

Epson cherchait présence humaine quand elle appperçue Dame Caro qui venait droit sur elle. Elle la salua d'un geste de la tête et d'une légère flexion de la jambe.

Bonjour... enfin rebonjour en effet. Oui, je cherche un endroit pour placer mon étalon, j'ai eu le malheur de le laisser quelques minutes seul accroché à un arbre et il a commencé à brouter les fleurs de la propriété, alors je cherche à savoir si il n'y aurait pas une petite place pour lui.

La jeune femme sourit serrant toujours la bride du harnais entre ses longs doigts fins.

Je souriais de voir Dame Epson refaire une légère flexion de la jambe

Bien.... il y a des box de libre vous n'aurez qu'à en choisir un... et je crains en effet que même si les fleurs soient à son goût, qu'il ne le soit peut-être pas pour Aurélien

Toujours souriante je regardais autour de moi

Ah voilà un box... je pense que votre cheval y sera bien.... venez...En tout cas.... vous avez là une très belle monture

Je m'avançais et ouvris le box, m'appyant légèrement sur le bois une fois le box grand ouvert

Ah autre chose Dame Epson..... si j'ai bien retenu vous êtes la cousine de Guidonius non ? alors entre gens de la même famille je crois qu'on va éviter, surtout quand nous sommes entre nous.... de nous faire des courbettes. toujours souriante j'essayais de mettre tout le monde à l'aise J'avoue ne pas avoir l'habitude... alors faites moi plaisir et laissez les flexions de jambes de coté avec moi

Je terminais ma phrase avec un petit clin d'oeil

Epsonstylus répondit par sourire.

Oui je me doute bien que Aurélien ne va pas apprécier le grignotage intempestif de plantes vertes. Enfin c'est un animal, il n'a pas d'âme et pas conscience de ce qu'il a fait, il lui pardonnera bien vite cet égard de comportement.

La jeune femme pouffa de rire.

Je suis désolée, j'ai pris une fâcheuse habitude de faire des révérences à tout le monde, depuis que je passe ma vie chez mon parrain. Euh vous savez je ne suis pas très douée avec les affaires de famille, en tout cas je suis la fille de Martial, ça c'est sûr, après je n'ai jamais vraiment trop compris les liens de parentés et à vrai dire ça me donne la migraine.

Epson entra dans le box et débrida l'animal, elle lui donna quelques flocons d'avoine avant de fermer et se trournant vers Dame Caro, elle dit :

Si nous allions faire un tour dans le parc avant de rentrer, on doit nous attendre.

Et moi donc vous avez vu l'état de ma cape courverte de poussière ? Mes bottes encrottés de boue ? Et puis mon habit d'homme ? ça a l'air d'être de famille de s'accoutrer ainsi.

Epson éclata de rire.

Heureusement que j'avais pris une houppelande et des souliers dans ma besace.

Allez jeune homme, allons-nous changer, répliqua Epson tout sourire.

Je commence à me sentir un peu serrée dans cet accoutrement et si jamais quelqu'un nous voit ainsi, je doute qu'on nous prenne au sérieux ou même pire on pourrait être accusées de travestissement.

La jeune femme frissonna ouvrant de grands yeux inquiets.

Giovanni venait d'arriver dans le domaine familiale de sa maman. Il avait fait une longue chevauché jusqu'au domaine. Il espérait la voir et voir sa petite sœur et son petit frère. Il entra dans les écuries, il voyait personne, il espéra que quelqu'un vienne pour l'annoncer à sa maman et aux autres personnes. Giovanni était plutôt fatigué de ce voyage.

Bonjour, cria-t-il Il y a quelqu'un?

Sa voix résonnait dans les écuries et espéra que quelqu'un l'entende.

[Un tout petit peu plus tôt, non loin d'ici]

Le soleil commençait à peine à percer les nuages de l'aube naissante, réchauffant lentement l'herbe humide de la rosée du matin. Par endroits débordent des nappes de brouillard qui viennent se perdre dans la lisière du bois, se noyant entièrement dans le parc dont la fontaine est devenue invisible. Le froid est encore présent, les rayons du soleil sont les seuls à venir apporter une bouffée de bonheur sur cette aurore aux doigts de rose. Le domaine domine cette nature mais n'en donne que l'illusion. La nature est plus puissante, plus destructrice. Dans mille ans, l'aube continuera de se lever sur ces terres tandis que la lignée Maledent aura surement disparue.
Parmi les nombreuses fenêtres qui munissent le domaine, une lucarne en hauteur, dans un endroit que l'on a sûrement oublié depuis longtemps, donne sur les écuries et le parc. Embuée par la différence de température, une main apparaît soudainement pour supprimer de la vitre la couche opaque qui bloque la vue. Affichant un léger sourire de satisfaction, Soap se tient bien droit devant cette petite fenêtre, fixant non sans émotion la boule de feu qui émerge peu à peu de l'horizon. Un livre plein de poussière dans les mains, ouvert sur les dernières pages, l'homme marche de long en large sans faire de bruit tout en finissant cette passionnante lecture.
Apparemment, les Maledents avaient oublié depuis longtemps cette petite chambre de service. Outre le bureau sale dont les parchemins tombaient en miettes dès qu'on les touchait, il y avait un lit et une commode remplit d'anciens manuscrits. À voir les titres passionnant qui s'alignait sur cette petite bibliothèque, cette chambre avait dû être occupée par un érudit autrefois. Relevant la tête vers Karine, Soap laissa paraître un léger sourire et ouvrit la bouche.

- Ce livre traite d'une contrée lointaine d'orient. On y décrit un peuple très brave et valeureux dont la spécialité est le combat à main nue. Il est dit ici que les maîtres les plus doués peuvent se défendre contre masse d'ennemi armé de toutes sortes d'outils tous aussi dangereux les uns que les autres.

Bref silence.

- Tu devrais apprendre à lire Karine. Pour une guerrière, tu y trouverais foule d'informations intéressante.

Allongée sur le lit, une main plaquée sur son bandage teinté de rouge, la jeune femme lâcha un faible gémissement de douleur. La veille, quand Soap avait compris que la gamine ne lâcherait pas sa mère d'une semelle, il avait patienté toute la soirée avec l'espoir qu'elle finirait par commettre un impair. Malheureusement pour lui, aucune occasion ne s'était présenté et, avec le temps, le risque qu'on le découvre grandissait. Ainsi, il avait passé la fin de soirée à déplacer Karine et le valet assommé vers cette chambre abandonnée avant que quelqu'un ne les découvre. Toutefois, la manoeuvre avait été risquée, sans compter que pour une fois, il en avait sué. Déplacer deux personnes d'un endroit à un autre sans se faire remarquer avait été d'une difficulté mortelle. Il y était pourtant parvenu en sacrifiant du temps et son attention portée à ses deux cibles. Le plus difficile avait été Karine. Blessé comme elle l'était, il n'avait pas voulu la déplacer comme un vulgaire sac de patates et l'avait donc prise dans ses bras. Pendant un court instant, il avait retiré de cette stature romantique un certain plaisir, comme un preux chevalier arrachant d'une famille exécrable une princesse en détresse. L'ironie de la situation l'avait fait sourire, même lorsqu'il se planquait dans l'ombre pour éviter des servantes et une, en particulier, qui ne cessait de bougonner sur de l'argenterie jeté dans les couloirs. C'est peut-être cette piqure dans le coeur qui l'avait, à un moment, obligé à rapporter de l'eau et des plantes pour la maitre d'armes. L'eau pour étancher sa soif et les plantes qui, après les avoir mâchées et recrachées, devenait un antiseptique qui l'aiderait à luter contre le mal noir. Même s'il ne voulait pas le reconnaître, il trouvait la jeune femme assez belle, voir même très séduisante, surtout dans sa position de faiblesse actuelle. Discuter avec elle d'un ouvrage en faisant comme s'il ne lui avait pas planter ce couteau dans le ventre n'était pas une manoeuvre maladroite pour la draguer. Mais cela lui permettait de passer le temps.
parce qu'il avait trouvé que de s'occuper de la gamine et de sa mére pendant leur sommeil serait trop facile, Soap avait de loin préféré passer sa nuit en compagnie de Karine et du valet qui n'avait toujours pas retrouvé ses esprits. Ses activités passées et avoir veillé pendant la nuit l'avaient investi de ce courant électrique continu, signe d'un épuisement qui ne l'harassait pas, mais ne le quitteraient que lorsqu'il aurait dormi. En attendant, il se savait capable de terminer sa mission malgré la fatigue, il ne lui fallait que saisir la prochaine opportunité.
Alors qu'il réfléchissait à nouveau de la manière dont il pourrait sortir du domaine sans être vu, la jeune femme poussa une nouvelle plainte de douleur. Pour une guerrière, elle se plaignait beaucoup. Pourtant, il fallait avouer qu'elle était vraiment coriace. Claquant brutalement son bouquin, Soap s'approcha à grands pas et s'empara d'une fiole qu'il avait glissée dans sa botte. Après avoir ôté le bouchon, il tenta de glisser le liquide visqueux dans la bouche de la victime mais celle-ci, loin de se laisser faire, secoua frénétiquement la tête en poussant une nouvelle plainte. Énervé, Soap lui envoya une belle gifle.

- C'est fini oui ? Si j'avais voulu te tuer, ça ferait longtemps que ce serait fait ! Avale !

Tête de mule, l'homme fût obligé de lui pincer le nez pour la contraindre à ouvrir la bouche. Une fois qu'il s'assura de lui avoir fait avaler le produit, il s'assied sur le rebord du lit en soupirant, restant un moment à ses côtés. En lâchant un long soupir, il s'essuya le visage avec un morceau de drap déchiré puis lui jeta un regard des plus neutre.

- C'est un poison léger. Tu ne sentiras plus la douleur pendant de nombreuses heures. À l'origine c'était pour moi dans le cas où je serais blessé mais...

Soap se redressa brusquement et s'approcha de la fenêtre.

- Je n'en aurais pas besoin Karine. Toi si.

Jetant un regard en dehors, il remarqua soudainement la gamine et sa mère pénétrer dans l'écurie. Tout portait à croire qu'elles allaient faire un tour, l'occasion se présentait enfin. Ca allait être difficile d'y parvenir, mais c'était faisable. Plongeant à nouveau ses yeux dans ceux de la jeune femme, deux prunelles envoûtantes noyées de colère si ce n'est de haine, il lâcha un sourire en s'approchant d'elle. Lentement, il reprit sa place initiale en se plaçant à ses cotés puis murmura doucement :

- J'ai à faire. À un de ces jours.

Puis, lentement, Soap s'offrit le luxe de coller ses lèvres aux siennes, appréciant la trentaine de secondes durant lesquels un raz-de-marée bien connu déferla en lui. Cette sensation, ça faisait tant de temps qu'il ne l'avait pas ressenti. Après avoir quitté à contre-coeur les lèvres de sa victime, Soap s'approcha du bureau où il avait planté son poignard et le dégagea d'un coup sec. Il s'approcha alors de la porte et lança alors, juste avant de disparaître derrière le battant :

- Au fait, c'est une nouvelle semaine qui débute, on est lundi.

Alinoë avait suivi son amie, elle aimait les écuries, enfin les écuries pleines. Alinoë adorait les chevaux. elle en avait plusieurs mais Tonnerre était son préféré.
Tonnerre était rétif, orgueilleux et indépendant. Il effrayait pourtant la jeune Alinoë n'avait pas eu peur de lui. Elle avait treize ans quand il est arrivé à Luserne. Il avait été un moyen de paiement.
La toute jeune fille, était restée pratiquement une journée face à lui. il était dans son box et il renâclait. Alinoë lui a tenu compagnie, elle lui a parlé toute la journée et le soir, il accepta de manger dans sa main. le lendemain, elle le montait. Il n'acceptait qu'elle.

- Mon compagnon est d'attaque et tu vas souffrir !

La jeune fille éclata de rire puis elle monta sur son cheval.

- On y va quand tu est prête, tu as l'avantage de connaitre le terrain.